Et si on revisitait l’histoire de la femme, de l’homme et de leurs relations à l’aune des questions de genre ? Voilà ce à quoi s’attelle avec dérision et un bel aplomb Larmes de crocodile. Dans ce spectacle, un homme et une femme – appelons-les Adam et Ève – se font face. Traversant plusieurs moments fictifs ou réels de l’humanité, le duo échange sans tabous. De la Genèse au film 2001 l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, d’une rencontre à Ibiza en 1975 à l’attentat anti-féministe de Montréal en 1989, les séquences et les références déplient derrière leur naïveté assumée une pertinente réflexion sur les constructions de genre. Et nous rappellent, sans didactisme, qu’il appartient à chacun de transformer la réalité.
Convoquant musiques, chants et dessins, Larmes de crocodile déboulonne le patriarcat dans une écriture de plateau à la fantaisie et la verve percutantes. Un régal !