Le collectif sud-africain Isango est de retour au théâtre de Caen avec Treemonisha. Premier opéra composé en 1911 pour des chanteurs afro-américains, Treemonisha est l’œuvre majeure de Scott Joplin, icône américaine du ragtime – l’un des mouvements précurseurs du jazz apparu à la fin du XIXe siècle, aux États-Unis.
Au livret, Scott Joplin insuffle ses convictions profondes : l’émancipation du peuple afro-américain par l’accès au savoir et à l’éducation ; l’égalité entre les peuples par le métissage des cultures. C’est ce message que martèle l’héroïne, Treemonisha, aux siens, d’anciens esclaves affranchis tombés à la merci de sorciers qui les abusent et les terrorisent. Seule femme instruite du village, elle entend les sauver de l’ignorance.
Ce métissage, ces artistes complets – ils sont à la fois comédiens, chanteurs, danseurs, musiciens… – le revendiquent pleinement en transposant l’intrigue en Afrique du Sud. Ils mixent ainsi marimbas, jazz, chants traditionnels sud-africains. Idem dans la relecture du livret où la langue anglaise du livret cohabite avec le xhosa, le tswana et le zoulou.
Une œuvre rare qui demeure d’une brûlante actualité.